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HISTOIRE DE LA SUZE

SEIGNEURS-COMTES DE LA SUZE

LA SUZE et L'HISTOIRE - ( 1ère partie )

Plan du début du XIXème siècle du bourg de LaSuze ;  document des Archives départementales de la Sarthe.

       La Suze et L'Histoire
                      - - - - - - - 
Histoire de La Suze, des ses origines jusqu’à la fin du XVIIIème siècle
                       
 -:-

« C’est grain par grain que l’on goûte le passé » 
                                                                      (
 Marcel Proust  )

La Suze et l'Histoire

La Suze est géographiquement situé à approximativement  5 lieues  ½ de la Cité du Mans ( de nos jours environ 25 km) ; sur la rive gauche de la rivière Sarthe.
Très tôt, cette agglomération d’habitats, s’est regroupée autour de son lieu de prière, lui-même accolé à une maison-forte. L’église communale, ancienne chapelle du château-fort, qui devait être le point d’appui d’un bourg fortifié, contrôlait non seulement le navigation sur la grande rivière, mais, également sur l’antique chemin du Mans à Sablé-sur-Sarthe ; se superposant à une « piste du silex », reliant des campements de plein air d’hominidés du paléolithique au très important centre régional de l’époque « de Vion - 72 » , d’extraction du précieux minéral : le silex.

La Suze, assurait sur la rive droite, de ce grand cours d’eau, la sécurité sur un chemin similaire « de la rive droite qui reliait également Le mans, le château royal du Gué de Maulny, par le «  gué de Pied sec », Allonnes, Spay , Fillé, le Prieuré de Roëze, Fercé, Avoise Sablé - rive droite, direction Laval /Château-Gontier.

Après le traité de Louviers en 856, c'est en avril 861, que Charles II dit le Chauve, petit-fils de Charlemgane, roi de Neustrie, c'est-à-dire de la « France tout court », escorté de sa suite, et de l'armée royale, environ 3.000 hommes dont de nombreux Manceaux, quitta le lieu où il résidait « le Château royal du Gué de Maulny,», emprunta l'antique chemin de Sablé, via Allonnes, Spay, Fillé-sur-Sarthe, passa sur rive droite de La Suze, en direction de Fercé, Avoise, Sablé, puis se dirigea vers l'abbaye d'Entrammes, pour signer le traité de Paix avec Salomon III de Poher, virtuellement roi des Bretons, et porter, les limites orientales de la Bretagne à son maximum, la rive droite de la rivière Sarthe ; selon les Cartulaires de Saint-Aubin, de Redon, et d'Evron.

Cette carte de 1630/1647, présente le prolongement de la précédente

Carte de César-François Cassini ( Cassini III ), à l'échelle 1/86.400 soit 1 toise pour 864 lignes - Elle décrit le tracé de ce chemin après Le Mans, au large d'Allonnes.

* - Selon le Annales de Saint-Bertin, en 844, Nominoë, duc de Bretagne, à la tête de l'armée bretonne, saccageant tout, brûlant, et tuant séme la terreur surson passage, en remontant  par ce chemin vers Le Mans , tandis que son fils à la tête d'une cavalerie bretonne, se dirige par l'autre grand chemin de Durtal, La Flèche, Guécélard et Pont Lieue vers la même cité. Des raids meurtriers des Scandinaves sur les côtes de la Bretagne, l'obligent à abandonner le pillage et la destruction dans la capitale du Maine, et à regagner ses terres.

Cité à plusieurs reprises dans les,
- Polyptyque de l’Abbé Irminon, daté du IXème siècle
- Actes de 1110, cartulaire de l’abbaye de Saint Aubin d’Angers
- Actes de 1117, cartulaire de l’abbaye de Saint Sulpice de Rennes
- Actes de 1151, cartulaire de l’abbaye de Saint Sulpice de Rennes
- Actes de 1205, documents de Saint Mesmin de Micy près d’Orléans

comme Grand chemin du Mans à Sablé, puis vers Laval, Vitré Rennes.

Rendu célèbre par les passages répétés dans un sens et dans l’autre par 
Marie Rabutin-Chantal, plus connu sous le nom de Madame de Sévigné, qui venant de Paris, et se dirigeant vers son château des Rochers des Rochers à Sévigné-en-Bretagne près de Vitré , faisait une halte au château de Malicorne, chez son amie, Madame de Grignan.

Dans des actes antérieurs au XIIème, le terme de « strata », semble démonter cette voie était plus importantes qu’une « via », et fortiori plus qu’un simple « caminus - chemin », ou qu’un modeste « itinere » ; pour ne s’en tenir aux termes couramment utilisés, à cette époque.

Photo datant 1937, du chemin  dénommé dans certains actes « chemin de La Beunesche », dans d'autres « vieux chemin de La Suze », ou encore « ancien chemin de Sablé » - Document collection privée.

Jean Froissard dans ses Chroniques royales décrit une chevauchée des Anglais en 1380. La Sarthe  constituant une ligne de défense pour les Français, ceux-ci avec l’aide des petits seigneurs locaux avaient obstrué les lieux de franchissement de la grande rivière. En garnison à Pontvallain, le 16 septembre 1380, une importante troupe de soldats d’outre-Manche, par Moncé-en Belin, essaya de traverser la rivière Sarthe à Arnage, puis à Fillé, suivant la berge jusqu’à Noyen, à la recherche d’un passage, ravagèrent Buffe, incendièrent Mondan, endommagèrent maisons, hameaux, églises dans leur fureur destructrice.

Cette carte du XVIIème siècle de la Généralité de Tours, signale le tracé des deux chemins évoqués dans le texte - Documents collection privée.

Une autre Chronique  en 1389,  détaille le retour destructeur des Anglais pendant un office religieux regroupant « ….quelques manants des alentours…., c’est la panique aux cris de « …. veyssi les engleys….. ». Vers 1410, incapable de se défendre et d’être défendus, les petits paysans et d'autres habitants de la rive gauche de la Sarthe, jusqu'à Noyen seul point où les troupes d'Outre-Manche pouvaient franchir le grand cours d'eau ; avaient pris l’habitude de vivre au plus profond «….des breuils…. ». Puis leur fuite, leur grande débandade à l’annonce de l’arrivée de Du Guesclin, Connétable, à la tête d’une troupe de cavaliers français.

Recto de la première des six pages des Chroniques royales de Jehan Froissard relatant les faits - Document collection privée.

Lorsque la géographie se superpose à la géologie,

Le département créé a pris le nom de la rivière Sarthe, le 4 mars 1790 en application de la loi du 22 décembre 1789, à partir d’une partie de la province du Maine, dénommée le haut-Maine.

C’est sur le territoire de la commune de Barville alt. +159 m. que la Sarthe prend un premier contact avec le département qui porte son nom. Son cours se développant à une alt. de +134, elle va suivre à distance la limite départementale, activant au passage le moulin de Blavette alt. +141, puis à nouveau après sous l’appellation de « la vieille Sarthe », elle délimite les départements de l’Orne de celui de la Sarthe. 

Superposant son cours à la « Grande faille septentrionale de Perseigne », elle emprunte le « détroit mésozoïque de Perseigne ». Le versant nord de ce massif, dénommé géologiquement « ilôt de Perseigne », dont la déclivité atteint par endroits 60%, guide sur sa marge le cours de la Sarthe, par le « détroit d’Alençon »,  jusqu’à cette ville :  Alençon. Son cours vers l’ouest est alors stoppé par la surélévation de Condé-sur-Sarthe alt. +149 et +134, extrémité orientale de ce Massif Armoricain dont il est si souvent question, obliquant résolument vers le Sud, elle trace sa vallée dans une « coulée »,  à la base d‘une série de hauteurs qui s’étagent de +141, +180, +151 ( rive gauche ) correspondant à  +151, +146, +128 ( rive droite ) ; représentant les confins orientaux du massif avec le Bassin Parisien.

Peu après le  lieu-dit : les Monceaux  alt.+128- Cne de Héloup, à nouveau elle définit la séparation de l’Orne et de la Sarthe. à deux reprises des surélévations l’oblige à quitter cette limite, au Nord du bourg de Chassé, et au Chevain, où elle quitte notre département pour baigner Alençon, puis successivement Saint-Germain-de-Corbeis, Condé-sur-Sarthe et Mieuxé dans l’Orne.

Marquant la limite septentrionale et séparative de la Sarthe avec le département de l’Orne, sa rive droite, détermine cette délimitation, elle est Sarthoise au lieu-dit « le Carrefour » - Cne de Lignières-la-Carelle, son méandre s’inscrit entre une alt.+153 ( rive gauche ) et une alt.+134 ( rive droite ), puis peu après le moulin du Chevain ( 72 ) pour border Alençon elle rentre à nouveau dans le département de l’Orne, elle louvoie. 

À nouveau, elle pénètre dans notre département par une fracture tardi-hercynienne, dans laquelle s’est établie la vallée méridienne du Sarthon. 

Les placages de sables roux que l’on peut observer, sont les vestiges authentiques de la transgression marine cénomanienne. C’est aux limites administratives de la Mayenne, de l’Orne et de la Sarthe, que la Sarthe fait son entrée, au

- lieu-dit : le Moulin du Désert - Cne de Moulins- le-Carbonnel.

À 15 kilomètres au Sud-est d’Alençon, un barrage ( franchissable ), indique l‘arrivée au village à 4 kilomètres après le méandre allongé de la Chapelle alt. +126. Il a été enregistré :

- B.E en dessous de 80 cm,
- M.E. entre 80 et 130 cm,
- H.E. entre 150 et 210 cm,
- crue à partir de 210 cm ( dernière crue 370 cm ).

De ce lieu-dit de Moulin-le-Carbonel, tout en suivant les derniers soubresauts, de cet imposant, et très ancien massif ; elle va décrire , jusqu’à sa sortie de notre département un arc très largement ouvert, avec à l’apogée de son point central Le Mans. La Sarthe coule dans notre département du Nord au Sud, jusqu’au Mans, puis d’Est en Ouest, en aval de la préfecture du département sur 86 kilomètres elle est classée « domaine public » avec une servitude de passage de 3,25 mètres. Elle est navigable sur cette partie avec 16 écluses et les canaux qui y sont associés.

- Le Mans,
le Pont Perrin, cité vers 994, dans un acte par lequel le vicomte du Maine, Raoul, époux de Godéhelt et père de Raoul, donne à l’abbaye du Mont-Saint-Michel des vignes, situées dans le faubourg du Mans appelé Vieux-Pont ( Cartulaire du Mont-Saint-Michel, folio 48 ). Il semblerait que ce pont existait déjà le 25 juillet 834.

Il est cité en 1219, dans une charte dans laquelle les moines de Champagne relatent les conditions de la vente, faite par eux à Saint-Victeur, du moulin qu’ils tenaient de la libéralité du vicomte du Maine et qui était situé entre le pont Perrin et les moulins de Richedoit ( Bibliothèque Nationale - latin 5430a, 112 ). 

- le Pont Ysoard, selon André Boutton était construit avant 1067. On le trouve cité,
LXXXII - 1222 - « Charte par laquelle Savary d’Anthenaise fait don à Saint-Victeur de « cinq sous de rente sur le four du carrefour du pont Issoart ».

-  Spay,
Pont sur la Sarthe en 1889.

- Fillé-sur-Sarthe,
Pont construit pour le passage des Tramways de la Sarthe, sur la rivière en 1897.

- La Suze-sur-Sarthe,
En 1078, il est question d‘un pont à La Suze( pons Secuse ) - Pont en bois seigneuriale péage, peut-être un «  pont levis » à péage, les usagers préféraient emprunter le chemin La Suze - Le Mans via la Chapelle Saint-Martin, Mondan, le Vieux-Guécélard, la Croix de Brée, le hameau d’Arnage,

- Noyen-sur-Sarthe,
Ancien pont du XIIème siècle.

- Sablé-sur-Sarthe,
Pont en pierre sur la Sarthe, par décret du 17 décembre 1715, coût 48360 francs.

D’autres possibilités existaient les ponts étant rares et très chers, de nombreux bacs offraient le franchissement de la rivière, mais ils appartenaient là aussi au seigneur, qui percevait un « droit de pontage ou pontenage ». Le doit de port et de pontage à Noyen était affermé pour 150 livres par an en 1714, et 135 livres par an en 1723 ( Archives de la Sarthe : E. 258 - 1 E. 1115 ).

Et…..La Suze devint…… La Suze-sur-Sarthe
La vie de nos cours d’eau gagnerait beaucoup à être mieux connues, elle participe à l’Histoire de nos communes.

« Jusqu’à ce que la douleur le lui enseigne, l’homme ne sait pas quel trésor est « l’eau »

                                                                                                                     Lord Byron

La Sarthe sarthoise en aval de Spay, c'est......quand même une belle rivière - Document collection privée.         

Géologie du sol de La Suze…
un livre entr’ouvert sur une portion de son Passé, 
une tentative de réponse à quelques questions. 

Étages Bajocien - Bathonien et Callovien.

À la fin du Jurassique inférieur - Lias, après le dépôt du Toarcien, un nouvel affaissement du sol se produisit, les eaux marines, qui couvrait déjà la majeure partie du département, recouvrirent de nouveaux terrains. Cette nouvelle couche de dépôts marins, riches en fossiles, prit le nom de la ville où elle a été homologuée - Bayeux : Bajoce. Ces dépôts, ont une composition minéralogique spécifique, ils sont composés en général de petits grains calcaires sphériques, disposaient en couches concentriques, parfois à peine visible à l’œil nu. En certains endroits ils peuvent atteindre, quelques millimètres de diamètres; et même être irréguliers. Ces grains sont dénommés par les géologues des oolithes, pour préciser leur ressemblance avec des œufs de poissons.

Chronologiquement le Bathonien succède au Bajocien ( Bath - Angleterre où cet étage a été défini ). Nous avons constater l’existence de cette assise en plusieurs endroits du « Pays de La Suze ». Les étages Bajocien et Bathonien couvrent dans le Nord et l’Ouest du département de la Sarthe quelques 33.000 hectares, leur composition minéralogique, et leurs aptitudes agricoles, sont approximativement identiques, ils sont dénommés localement la « Champagne du Maine » ou «  grouas ». Peu favorable à la végétation forestière, cette terre est propice aux céréales, et plus spécialement au blé.

La mer peu profonde 15 à 20 mètres, qui recouvrait l'actuel territoire communal de La Suze, il a de 178 à 154 M.a., fourmillait d'êtres vivants.....les fossiles en sont les témoins incontestables.....ils sont également des marqueurs géologiques incontournables.

CHOMATOSERIS ORBULITES défini par Lamouroux - Anthozoaires - Hexacoralliaires - Famille des Microsolenidae - Bathonien.

ELASMOSTOMA  HELVELLOÏDES défini par Lamourous - Calcisponges - Pharetrones - Famille des Elasmostomatidae - Bathonien.

GARANTIANA GARANTIANA par d'Orbigny - Céphalopodes - famille des Stephanoceratidae - Bajocien supérieur.

PARKINSONIA PARKINSONI par Sowerby - Cépholoppodes- famille des Parkinsontidae - Bajocien supérieur.

HOLECTYPUS ELLIPTICA défini par Leske - Echinidés irréguliers - famille des Holectypidae - Bajocien et Bathonien.

PENTACRINUS BAJOCENSIS défini par Loriol ex. d'Orbigny - Echiodermes - Crinoïdes - famille des Pentacrinidae - Bajocien.

Les assises, que nous venons d’évoquer, se sont déposées à la fin de l’  abaissement  de la partie occidentale du Bassin Parisien, l’Est de notre département a été particulièrement concerné. Ce phénomène provoqua un débordement des anciens dépôts sur les récents. Au Callovien supérieur, un mouvement inverse se produisit, un exhaussement caractérisé de l’Ouest de la Sarthe, se manifesta faisant s’avancer fortement vers l’Est la mer Callovienne qui recouvrait la région. 

Toute la partie de la rive droite de la Sarthe, enclavant Saint-Benoit, Fercé, remontant, et englobant Chevigné, Chemiré-le-Gaudin, Maigné, bordant Athenay, se développe un vaste affleurement du Callovien - KW, matérialisé par des marnes et des calcaires. Au-delà de Chevigné et de Chemiré-le-Gaudin s’allongeant vers Cranes, et débordant très largement sur la rive gauche de la Gée, couvrant Vallon-sur-Gée, gagnant Saint-Christophe-en-Champagne, Mareil-en-Champagne- et Loué, le calcaire oolithique du Bathonien et du Bajocien - B, domine la formation géologique.

ACANTHOPLEUROCERAS MAUGENESTI défini par d'Orbigny - Céphalopodes - famille des Polymorphitidae - Callovien.

MONTLIVALTIA CARYOPHYLLATA défini par Lamouroux - Anthozoaires - Hexacoralliaires - Famille des Montlivaltidae - Bathonien moyen à Callovien.

OPHIOPINNA Geocoma ) ELEGANS défini par Heller en 1858 - Echinodermes - Famille des Ophiuroïdes - Callovien -

L’étage suivant, appelé Oxfordien, de Oxford - Angleterre, où il est parfaitement identifié; représente une imposante couverture géologique de 28.900 hectares dans la Sarthe. Toutefois, une remarque s’impose, les difficultés extrêmes de différencier le Callovien de l’Oxfordien sarthois, les deux étages présentant, des similitudes minéralogiques et paléontologiques ( ils couvrent ensemble 68.200 hectares ). De plus, la mer qui a occasionné ce dépôt, a rétrogradé vers l’Est du département, l’île de Perseigne, est devenue un promontoire, tandis que le rivage se situe de Fresnay-sur-Sarthe, passant approximativement à 8 km. Au Nord-ouest du Mans, se marque sur le chemin de Degré, passant par Voivres, et Malicorne, avant de descendre vers l’Ouest de La Flèche. Il présente dans la région étudiée deux assises distinctes : 

- Oxfordien moyen et inférieur, matérialisés argile et calcaire que l’on trouve dans la carrière de La Vacherie ( près d‘Ecommoy ); L’argile et les calcaires généralement bleuâtres, quelquefois gris, que l’on trouve en ce lieu sont masqués partiellement par des dépôts du Crétacé et des alluvions. Un affleurement se développe ente Arnage et La Suze, et près de Malicorne.

- Oxfordien supérieur, argile et calcaire d’ Aubigné ( carrière du four à chaux ).

PERISPHYNCTES LUCIAEFORMIS  défini par Sowerby - Céphalopodes - famille des Périsphinctidae - Oxfordien moyen.

Le bourg de La Suze, et le territoire communal, s’étendent sur la rive opposée - la rive gauche de la Sarthe, repose sur des alluvions anciennes . 

À l’époque de l’étage Parisien, un autre phénomène, à ne pas occulter, pendant et vers la fin de l’époque de l’étage Parisien , notre département était couvert d’une grande quantité de lacs d’eau douce, éparpillés, nous retiendrons le grand lac de Malicorne, celui de situé au Sud de Foulletourte, celui de l’Est de La Fontaine-Saint-Martin, celui du Sud de Courcelles. La direction entre Pontvallain et La Suze, précise si besoin est, la présence d’accidents stratigraphiques du terrain. À  La Suze, même, elle passe dans l’affleurement des sources d’eau salées.

L’argile à silex, déjà connu, et très appréciée de nos lointains ancêtres, les hominidés du Paléolithique - âge de la pierre taillée, couvre dans le département de la Sarthe environ 82.000 hectares. Cela explique pourquoi l’on a découvert autant d’outils lithiques, en bordure et sur le tracé de pistes, menant à des centres d’exploitation, longeant la Sarthe, sur ses deux rives. Sa puissance   d’exploitation en certains endroits atteint 30 m., sa limite vers l’Ouest est sinueuse, passant par Nogent-le-Bernard, Bonnétable, Saint-Saturnin, Pruillé-le-Chétif, le Sud-est de La Suze, Bousse et Crosmière, gagnant le Maine-et-Loire. Presque partout, on ne la voit à l’œil nu que dans les pentes, les talus, sur les plateaux elle est recouverte de dépôts sableux.

EAUX MINERALES,
Il existe à La Suze même, dans les jardins du château, et en un lieu-dit nommé « Gru », à un kilomètre et demi à l’Ouest du bourg de La Suze ; prés du Château de Bellefille, dans un pré nommé « les Salines » en un lieu-dit « l‘Archer » , entre La Suze et Chemiré-le-Gaudin, des sources d’eau salée, qui ont été exploitées par les habitants des environs.

On trouve dans des documents anciens la composition, pour 72 grains environs par livre,

- 34 grains de Muriate de soude,
- 22 grains de Muriate de chaux,
-   6 grains de Muriate de magnésie,
-   3 grains de Carbonate de chaux, 
-   2 grains d’Alumine,
-   3 à 4 grains en perte.

Avec les réserves qui s’imposent, ses eaux auraient ( conditionnel ) des propriétés atténuantes et purgatives, et pourraient être utilisées, pour les bains et les douches.     

Dans les brumes du passé…..un nom apparaît,

C’est dans les  Actus  qu’apparaît le nom le plus ancien de la  rivière Sarthe  -  fluvius Sartae - 524  ( Actus - p.74 ).

Elle est fréquemment citée dans cet ouvrage, toujours sous la même forme  Sarta  , que nos Cartulaires lui conservent jusqu’au delà du IXème siècle. Auguste Vincent nous indique p.89 -208,  fluvium Sarthae - 537  ( A. Holder ).  

Au XIème siècle, nous trouvons : veloci Sarta fluvio agente Meduanae amen ingrédient  dans les Chroniques et diplômes relatifs à l’Histoire de France - B.N.F. ; Collections de textes pour servir à l’étude et à l’enseignement de l’Histoire - 38  - B.N.F.
   
La lettre  « h » ,
s’y ajoute dans le Cartulaire de Perseigne  - en 1145, in Sartham : Sarthe ,

- le lundi après la Saint-Barnabé, 1212, ( texte intégral en vieux latin ) Reconnaissance devant l’official du Mans par Geoffroy Renart, de la paroisse 

de Saint-Benoît-sur-Sarthe ( Sancti Benedicti supra Saltam )…- Confrérie de L’Eglise du Mans - G. 51 , p. 51 , 1ère col. ,

par contre en 1219, dans une charte - LXIX , du Cartulaire de Saint-Victeur , le « h »    disparaît  in Salta ,

- en 1265, le « h »  est toujours absent,  le pont de Sarte  ( à Sablé ) -  Bibliothèque de l’École des Chartes - t. XLIV , 289,

- en 1293, ….en monaie corant, de annuel et perpétuel rente, une ille sise en Sarte, entre lille aus moines dou Loroer, dune partie, et lille de la Meson De ( Maison-Dieu )… - Confrérie de L’Eglise du Mans - G. 50 , p. 49 , 2ème col. ,

- en 1294, parroisse de Noville- sus-Sartre  - Abbaye de Saint-Vincent  du Mans - p.48/1 , H.106

- en 1299, quen itérer apud  Saltam - Abbaye de Champagne - p.343/2 , H.794 ,

- en 1370, ( 7 janvier ), Charte latine de l’official du Mans par laquelle Guérin Legendre, de la paroisse de Neuville-su-Sarthe - …de Novilla super Sartam…. Confrérie de l’église du Mans - cote G. 55 - 23 pièces, parchemin - Sceaux perdus 

- en 1372,( Titre original en latin, du vendredi après la Nativité de la sainte Vierge ) Frère Pierre Katinelli, prieur du prieuré de La Fontaine-Saint-Martin ( de Fonte S. Martini ), dépendant du monastère de Saint-Sulpice de Rennes, consent l’indemnité de deux hommées de pré situées sur les bords de la Sarthe - ….. in ripparia Sarte….Confrérie de l’église du Mans cote G. 55 .

- en 1379, Véme jour de mars, et  à l’ayve de Sarte, d’autre bout…Cartulaire de Saint-Victeur  -   p.212 , CCIII ,

- en 1388, Charte sur parchemin, faite à Angers, de Marie, reine de Jérusalem et de Sicile, duchesse d’Anjou, comtesse de Provence, de Folcarquier, du Maine, de Pièmont et de Roucy,…..pour que la terre de Monstereul sur Sarte….abbaye de l’Epau - H.858 ,

- en 1405, Sanctus Benedictus super Certam… Province du Maine - t. XXII , p.166 ,- en 1409, L’yeaue de Salte….. Les Coesmes - t. II , p.108 - Alouis ,

- en 1443,…et la rue allant du moulin du Guichet au moulin de Salte ( Sarthe ) …abbaye de Perseigne - H.933,

- en 1471, ( le 12 janvier ), Charte sur parchemin, de Jean , duc d’Alençon, pair de France, comte du Perche et vicomte de Beaumont…..dans la rivière de Sartre…..abbaye de Perseigne - H.935,    

- en 1486, la rivière de Serte…. Ledru - Répertoire - p.313  ,

Carte de la Gaule / France vue par des géographes en 1495 - Reproduction collection privée.

L’orthographe  Sarte  est celle des cartes anciennes, depuis la Nova et intégra Caenomanniae  descriptio  du XVIème siècle, jusqu’à celle de Jaillot en 1706 - la Sarte , Cassini écrit Sarthe , et cette forme a prévalu officiellement.

L’origine du nom n’est pas grec, n’est pas romaine, n’est pas germanique, on découvre au XIème siècle  sarta en bas-latin - Holder, II , c. 1371

Selon le Dictionnaire étymologique des Noms Géographiques de A. Cherpillot,  Sarta , de l’indo-européen  ser ou sar  qui signifie couler ,

Marie-Thérèse Morley - Docteur es lettres , Maître de recherche au C.N.R..S. , définit :

Sartor  cas sujet : Sartre ; variantes : Sastre - Sartre ; matronyme ; Sarthe , dérivé : Sarton ,
Haute vallée de la Sarthe, dite Percheronne.

Situé aux confins du Massif Armoricain et du Bassin Parisien, le bassin versant de la Sarthe, a une superficie de 7 850 km2, pour moitié une terrains sédimentaires et pour l’autre de roches du socle, couvrant trois départements  ( l’Orne - la Sarthe et le Maine-et-Loire ), sa longueur est de 318 km, après avoir dessiné un vaste ( S ), elle conflue à 14 m d’altitude, pour former avec la Mayenne et le Loir, la Maine

Comme les rivières de l’Orne et de l’Eure, la Sarthe naît dans les  collines du Perche, centre important de dispersion des eaux. Issue de la nappe phréatique du Tertiaire, la Sarthe était un cours d’eau pérenne à l’ère Quaternaire - 1,8 M.a.. 

Sa source se situe à 12 km à l’aplomb, au Nord de Mortagne-au-Perche, au lieu-dit : Somsarthe, Cne de Soligny-la-Trappe, à une altitude ( I.G.N. ) de 254 mètres, après un parcours de quelques deux cent cinquante mètres sur un lit de marnes, elle disparaît, absorbé par le sol composé de craie de Rouen sous-jacente fissurée, pour réapparaître après un voyage souterrain de 1,750 km au Nord-ouest , sur la Cne de Saint Aquilin-de-Corbion à une altitude ( I.G.N. ) de 212 mètres, au lieu-dit : le Faubourg son point de résurgence. C’est sur la Cne de Saint Martin-des-Pézerits à une altitude de 193 mètres : qu’elle reçoit son premier affluent rive droite - le ruisseau de Quincampoix ,à 250 mètres avant  cette confluence, au pont de la D.678 elle a déjà une largeur de 70 centimètres.

Parenthèse  sur  le  terroir  natal  de  la  rivière  Sarthe

Les collines du Perche sont un centre important de dispersion des eaux et de nombreuses petites rivières y prennent leur source pour rejoindre :

- la Manche : la Touques, la Dives, l’Orne,
- la Seine : l’Eure, l’Avre, l’Iton, la Risle,
- la Loire : l’Huisne, la Sarthe.

Carte de La Suze datée de 1619 - Document collection privée.

Gros plan sur un document de la Généralté de Tours - Document collection privée.

Construction du viaduc de La Suze, sur la rivière Sarthe - Document collection privée.

La Sarthe était déjà une rivière pérenne au Tertiaire.
la Sarthe est une « vieille dame », de plus 2 millions d'années !

La Sarthe était déjà une rivière ancienne quant a débuté l’ère Glaciaire du Quaternaire, issue des nappes phréatiques du Tertiaire Perchois, elle divaguait en toute liberté sur une couche meuble de terrains du secondaire, recouvrant le substrat paléozoïque. Lorsque, le temps aidant elle eut atteint celui-ci, elle commença à l’entamer pour y dessiner ses premiers méandres. Bigot pense que le tronçon supérieur, on peut dire de l’Orne Perchoise aurait été dépendant de la Sarthe, à l’ère Tertiaire. La capture d’un affluent aurait dirigé l’Orne vers le Nord, vers la Manche.

Cet épandage continental précité est antérieur aux premiers signes de glaciations de Biber/Donau  - de -2,1 à -1,8 M.a. En ces temps du Tertiaire - Cénozoïque ; elle coulait parmi une végétation dont le caractère tropicale, fit place progressivement, un autre type, du fait du refroidissement de la température, qui préluda aux rigueurs glaciaires des températures du Pléistocène. Sans retenues, divagante à la surface du sol, charriant librement des résidus végétaux et des détritus organiques. Ces déchets, et les dépôts alluvionnaires, se sont accumulés, en superposant dans les dépressions des cuestas Turoniennes, comme celles de Parigné-le-Polin, le rebord du plateau dit de La Fontaine-Saint-Martin ; et quelques autres.
Le creusement de la vallée de la Sarthe,

L’enfoncement de la rivière Sarthe dans le substrat, ainsi que le dégagement de dépressions en contrebas des plateaux, s’est effectué sur la durée des différentes périodes interglaciaires à l’ère Quaternaire. Les flancs de la vallée ainsi creusée attestent de l’évolution d’une succession de quatre formations alluviales étagées en gradins, dénommés terrasses correspondant aux  interglaciaires :

- Donau / Günz de 1,8 à 1,6 M.a
- Günz / Mindel de 700 000 à 500 000 ans
- Mindel / Riss de 350 000 à 300 000 ans
- Riss : Würm de 120 000 à 80 000 ans

La  terrasse correspondait également aux divagations horizontales de la Sarthe interglaciaire, devenant à terme sa plaine d’expansion pour les basses terrasses. Les alluvions déposées prouvent que les dépôts ont été successifs et non simultanés, le déplacement des méandres par le creusement des rives concaves et l’alluvionnement des rives convexes.

- La « très haute terrasse » se situant à +40, c’est à-dire la plus ancienne, est  matérialisée de nos jours par les  «  hauteurs de la Cité des Pins », elle peut être encore observée aux abords du « Tertre Rouge ».

- La « haute terrasse » de 27 à 30 mètres, est visible entre Spay et Arnage au lieu-dit : le Hutereau.

- La « moyenne terrasse » de 12-15 mètres, assez étendue, on peut l’observer près de Spay à la carrière des Brosses, et à Arnage celle de La Gautrie.

La «  basse terrasse » de 6-8 mètres, couvre de vastes étendues de la rive gauche. Les terrasses sont désignées par leur hauteur relative au lit majeur.

On peut admettre que chaque terrasses, dont l’épaisseur varie de 1 à 8 mètres est contemporaine d’une phase climatique de l’ère glaciaire, notre région se situant dans le périglaciaire. Chaque terrasse repose sur un socle de blocs rocheux de granite, quartzites paléozoïque, phyllades précambriennes pouvant peser jusqu’à une tonne, issus directement du Massif ancien des Alpes Mancelles, lors des périodes de gélifraction. Ceci semble démontrer que la Sarthe, n’a pas attaqué de front les contreforts du Massif Armoricain, mais au contraire, après avoir tracée son cours dans la couche surfacique, et l’avoir déblayé, s’est stabilisée, puis s’est progressivement enfoncée, profitant des périodes de glaciation suivie de périodes de dégel intensif.

Viaduc de La Suze définitivement construit sur la Sarthe - Document collection Privée.

Configuration géologique du « Bassin de Sarthe-aval »,

Même si elles sont moins connues que dans l'est de la France ( W.M. Davis, 1895 ), les réorganisations hydrographiques concernent aussi les régions de l'ouest. La Sarthe, par exemple, révèle deux types de changements de cours : des déplacements latéraux du nord au sud s'observent entre Le Mans et La Suze-sur-Sarthe, et une capture s'est produite dans le secteur de Malicorne .

Nous venons de survoler le cours da la « Haute Sarthe », et son tracé à l’extrême bordure des derniers soubresauts du relief Armoricain. Ce tracé, résulte d’une longue évolution depuis le Pliocène, avec des périodes d’intensifications ; comme en témoigne les vestiges alluviaux, plus ou moins bien sauvegardés que l’on retrouve sur quelques terrasses riveraines.

Parasmmillia elongata - coelentères-bryozoaires * du Pliocène, défini par Milne-Edward etHaime en 1848 - long. 3 cm -  Document collection privée.

* - coelentérés - du grec kolos - signifiant creux

   - bryozoaires du grec bruon -signifiant mousse, et zôon signifiant animal, groupe        

     zoologique

comprenant des organismes coloniaux, généralement construteurs

Les analyses et les examens divers, tant des sédiments, que de la géomorphologie sur le terrain, ont conduit à constater, que le niveau de 40 m. ; qui apparaît comme l’altitude la plus élevée, par rapport à ce que l’on considère comme le lit mineur de la Sarthe, celui-ci génère un plateau qualifié  d’inversion de relief du dépôt des alluvions, attestant l’existence d’une pré-Sarthe. Celle-ci aurait été un affluent du Loir, or, que de nos jours, le méandre de Malicorne, la fait se diriger vers Sablé. Cette hypothèse s’appuie, sur l’étude scientifique de l’épandage continental de cette pré-Sarthe, permettant de reconstituer au plus prés la formation, puis l’évolution du modelé dans le temps de cette vallée spécifique à la Sarthe, en aval de sa confluence avec l’Huisne. modelée par cet antique cours d’eau.

Vers -1,810 à -1,200 M.a., c’est-à-dire dans une partie des glaciations de Günz et du Donau-Günz, période que les Scientifiques dénomment Éburonien / Tiglien, la pré-Sarthe, accumule dans les dépressions, dont celle de la cuesta du Pôlinois et du rebord du Plateau de La Fontaine Saint-Martin, des sédiments dont l’origine est conditionnée, par la zone périglaciaire où se trouve cette région de la Sarthe, que nous appelons Val-de-Sarthe, mais qui pourrait tout aussi bien s’appeler « Pays de La Suze ». Quant à l’abandon du tracé plus ou moins rectiligne de la Sarthe du Mans à Spay, puis le début des méandres en aval de Fillé-sur-Sarthe ; nous allons approfondir, pénétrer un peu plus avant dans la géologie particulière du « Pays de La Suze » . À  plusieurs reprises dans nos écrits, nous avons même insisté sur le fait que la rivière Sarthe en aval de Fillé-su-Sarthe, décrivait de nombreux et de vastes méandres, son cours cherchant désespérément dans les platitudes cénomaniennes une pente, ou même un semblant de pente.

L’absence, pratiquement complet de pente est exclusivement imputable, à un soulèvement du plancher géologique de la région de La Chapelle d’Aligné, qui a obligé, notre rivière départementale, à se diriger vers le Nord-ouest ; lorsqu’elle devra définitivement installer le cours que nous lui connaissons. Ce lit, se dessinera, en contrebas d’une terrasse haute, présentant nécessairement la plus importante pente longitudinale entre le Plateau géologique d’Auvours et Sablé, pendant la continuation dudit soulèvement.

Quant aux reptations latérales de la Sarthe, marquant plus spécialement le territoire communal de Guécélard, où elle abandonna son lit primitif, pour être précis son lit majeur. Ce sont les variations climatiques du Pléistocène moyen, pour être précis de -700.000 à -120.000 ans, selon Alain Foucault et Jean-François Raoult, qui contraignirent ce grand cours d’eau à ces migrations latérales, provoquant des recoupements de méandres. 

Péniche en pleine charge, accostée pour la nuit, prête à partir - Document collection privée.

Pour juger des changements de cours de la Sarthe,

L’examen des terrasses, vestiges incontournables du passé, associé aux analyses des dépôts alluviaux, permettent d’en reconstituer le processus.

Schéma des changements de cours de la Sarthe - Document Jean-Pierre Larue et Robert Etienne

Un observateur, ne sera pas sans remarquer, pour peut qu’il s’y intéresse, les bandes rectilignes marquées, et précisant les niveaux de quatre étages de dépôts alluviaux, abandonnés par la Sarthe au cours du Pliocène écoulé ; entre La Suze et le Nord-ouest de Durtal. Si, l’on établit un rapport, entre le niveau haut +40 m. avec le niveau du lit mineur, il est possible de rétablir, le schéma principal de la paléovallée de la Sarthe, dominant les vastes étendues de sables déposaient par la mer pendant toute la période Cénomanienne ( de- 96 à -91 M.a.  a été défini par A. d’Orbigy en 1847 ). Cette étendue, formant un plateau très bas, est dominé à l’Est de Sablé, et à la hauteur de Noyen de part et d’autre de l’A.11, par des îlots calcaires datés du Jurassique. Un autre plateau caillouteux, résulte d’un phénomène d’inversion de relief, se dégage entre Avoise et le Sud de Noyen, dont les alt. Oscillent entre +64, avec un maximum de +70 au Nord-est de Malicorne.

Schéma d la coupe des terrains - Document Jean-Pierre Larue et Robert Etienne

Les différentes analyses des échantillons prélevés au plus haut niveau, renferment un cortège très homogènes, traduisant la possibilité d’une séparation étagée distinctes des dépôts du Pliocène ( de -5,3 à -1,8 M.a. a été défini par Ch. Lyell en 1832 ), du substrat Cénomanien. Le plateau d’inversion étiré entre La Suze et le Sud de La Chapelle-d’Aligné, est caractérisé par une forte altération pédologique, du fait de l’association de staurotide *

* Staurotide ou staurolite - du grec : stauros, signifiant croix ; et de l’angl. Staurotide - staurolite = nésosilicate Fe2+AI906 ( SiO4 )4 ( O1OH )2 - en simple : c’est un mi néral en prismes trapus, brunâtre, souvent maclé en croix.

et de tourmaline. On notera également l’absence de réseau de fentes de gel. Sa pente longitudinale moyenne est de de 0,44 °/oo, donc plus importante que celle actuelle de la rivière Sarthe 0,25°/oo, mais nettement moindre que celle de la haute terrasse ( +40 m. ), pente qui s’inscrit à 0,63 °/oo. Il faut souligner, que la pente s’infléchit rapidement en aval de Malicorne, passant de 0,44 °/oo à 0,20 °/oo.

Tableau de la localisation lithologique des échantillons étudiés - Document Jean-Pierre Larue et Robert Etienne.

Comme nous venons de la développer ; dotée de la plus forte pente, la plus haute terrasse ( La Suze alt. +70 m. ), engendre entre Auvours, et la ville de La Suze des buttes. Ladite terrasse se dédouble dans la proche région de Malicorne, marquée par sa très grande richesse en minerai de fer, et un imposant cortège de tourmaline-staurotide-zircon, permettant une identification géologique précise.

Tableau de la composition  en métaux lours des nappes de la Sarthe -Document Jean-Pierre Larue et Robert Etienne

Si l’on reconstitue le processus, de l’installation du cours actuel de la rivière Sarthe, le plus haut niveau matérialise incontestablement la pré-Sarthe, avec un  cours rectiligne, suivant un axe de l’ondulation synclinale de direction varisque ( cycle hercynien ) - Nord-nord-est / Sud-sud-ouest ; recoupant légèrement la faille de l’Huisne, d’orientation subméridienne, adaptées aux réactions tectoniques du Miocène - selon Klein- 1973.

Dans la région La Suze-Malicorne, on note l’abandon par la pré-Sarthe du tracé rectiligne que nous venons d’évoquer, qui a du s’effectuer, pendant la phase d’installation du lit actuel, immédiatement après l’accumulation sédimentaire du Walien  - division stratigraphique, débutant vers la fin de la glaciation de Donau ( vers -1,3 M.a., et d‘étendant sur toute celle de Günz - de -1,200 à - 700.000 ans ). Ce phénomène d’accumulation expliquerait la disparition de ce haut niveau en amont de La Suze. La rivière a donc déblayé, puis déviée vers le Nord-ouest, de sa direction initiale, par le soulèvement tectonique de région de La Chapelle-d’Aligné, que nous avons déjà précédemment évoquée. Cette orientation Nord-ouest, presque perpendiculaire, à l’orientation de la pré-Sarthe, a été vraisemblablement facilité par la subsidence su secteur Sablé-Avoise, qui correspond sur le plan tectonique à un véritable faisceau de failles orientées Sud-sud-ouest / Nord-nord-est ; mis en évidence dans le rapport de Breux en 1993. Quant à Mary et Giordano, en 1988, ils pensent que les failles qui se recoupent dans la région de Malicorne - La Suze ont pu rejouer. Pour Wyns, en 1991, la région de Sablé, est placée dans une zone charnière de la déformation souple abaissant le socle vis-à-vis de la bordure sédimentaire.

La faible résistance par les sédiments argilo-sableux, d’une part, la médiocrité des reliefs d’autre part, ont très nettement favorisés le déplacement latéral de la rivière, sans qu’il soit besoin qu’elle capture une partie d’un quelconque affluent.

C’est donc longtemps après avoir amoncelé une masse imposante de sédiments, constituant les hautes terrasses ( +40 m. ), lors des périodes interglaciaires de Donau / Günz : de 1.810.000 à -1.200.000 ans ; de Günz / Mindel  :  de -700.000 à -650.000 ans ; de Mindel / Riss : de -350.000 à -300.000 ans ; de Riss / Würm : de 80.000 à -10.300 ans avant l’actuel, le radoucissement brutal et important, provoquait un dégel soudain du sol gelé sur une profondeur de 2,5 m. libérant violemment des masses d’eau considérable, transportant la rivière en gigantesque «  chasse d’eau ». Ce flot déchaîné arrachait, décapait, détruisait tout sur son passage, déplaçant des blocs de roches de plusieurs centaines de kilos sur des dizaines de kilomètres ; les territoires communaux de Spay, Guécélard, Fillé-sur-Sarthe, Roëze, La Suze en témoignent. Lors de l’installation ultérieure de son cours la grande rivière, entre La Suze et Noyen, adopta un tracé proche de l’actuel.

Vers la fin du Pléistocène moyen, puis du Pléistocène supérieur ( de -300.000 à -10.000 ans ), les alternances progressivement plus courtes des interglaciaires, et de plus en plus chaudes , à mesure que se rapprochait de l’Holocène et Préboréal ( de -10.000 à -9.000 ans ), et du Boréal ( de -9.000 à -8.000 ans ), ont considérablement influé sur la dynamique du cours d’eau, qui l’ont incité a adopté le tracé que nous lui connaissons de nos jours. Ceci expliquant cela, les déplacements latéraux diminuant en ampleur, sans avoir recours aux incidences tectoniques. Les pentes longitudinales des nappes alluviales, n’ayant semble-t-il, subi aucune déformation, ont préservé leur positionnement. Selon Gruet en 1963 et G. Mary en 1964, les indices d’industries lithiques abondent attestant l’époque de la haute terrasse datant de l’Acheuléen moyen - Cromérien a été défini par Leakey en 1934 : de -700.000 à -650.000 ans.  ; la basse terrasse, comme Spay, Fillé-sur-Sarthe, Guécélard, datée du Moustérien stéréotype Le Moustier en Dordogne : de -100.000 à -35.000 ans, selon Alain Foucault et Jean-François Raoult.

Pic en silex roux « dit du Grand Pressigny, ce qui semble démonter, que les bipèdes hominidés se déplaçaient déjà beaucoup à cette époque du Pléistocène moyen » - Si l'ergonomie est parfaite pour une tenue à deux « bien en mains », pour un travail facile et peu fatiguant, on notera l'aspect « ventru, propre à l'Acheuléen » - On remarquera l'aspect grossier, et désordonnés des prélèvements donnant un rebord « ondulé » , caractéristique type de l'Acheuléen, la taille dite de « Levallois », n'ayant pas encore diffusé.

Biface typique de l'Acheuléen, en silex bleuté or région également - 14 ) - Prélèvements grossiers, très irréguliers, donnant un fil très en dents de scie.

Biface en silex de Vion ( 72 ) - Beaucoup moins ventru, sa forme dite en « limande », la régularité des prélèvements marque les débuts de la taille Levallois. C'est un outil de la culture Moustétienne, à influence Acheuléenne, que l'on peut dater du Pléistocène supérieur.

Dent d'un Bos primigenius dénommé également Urus ou Auroch, c'est l'ancêtre direct de nos boeufs actuels - famille de Bovidae - L'espèce très chassé par les chasseurs-cueilleurs du Paléolithique, s'est éteinte dans notre région vers le XVIème siècle - Documents collection privée.

Au cours du Quaternaire , et plus particulièrement vers la fin du Pléistocène et au début de l’Holocène, la mise en place du cours définitif de la Sarthe, en aval du Mans, s’est faite par intermittences. Cet enfoncement saccadé à mis en relief des plateaux alluviaux, comme celui dit de La Fontaines-Saint-Martin.

En conclusion, l’examen du positionnement actuel de la Sarthe, l’analyse des dépôts sédimentaires conduisent inéluctablement à un constat : la réorganisation incessante de la géologie locale, a été le facteur déterminant du cours et du débit de notre rivière départementale, et de l’encadrement des accumulations périglaciaires, lors de ses périodes d’enfoncement. Cette coordination de phénomènes, a évidemment conduit notre rivière à l’abandon irréversible de son tracé rectiligne primitif ( de la Présarthe ),  entre Spay et La Suze. Selon, certaines sources, la tectonique apparaît comme l’élément majeur et déterminant de ces changements, et responsable du dédoublement de la haute terrasse au Sud-ouest de Noyen.

Scène de pêche familiale sur la Sarthe, en arrière-plan le viaduc de La Suze, er la locomotive de l'express de Paris - Document collection privée.

Cet article, ne serait évidemment pas complet, si nous n'effleurions pas l'Historiographie du nom de La Suze, sans pour autant, nous livrer à un exercice étymologique périlleux, dans la toponymie.

La Suze,

Recherches,

* - Son évolution de simple bourg, à chef-lieu de canton,

Bourg, qui s’est développé dans la demie périphérie, en arc de la chapelle, érigée en église paroissiale. Le milieu agricole s’est très tôt développé, dans un univers arborescent de la vaste et opulente forêt « foresta Folicionis » où les évêques du Mans possédaient une imposante une « villae », héritée par donation de Louis Ier dit le Pieu, fils de Charlemagne. Cette imposante et épaisse forêt de hautes et moyennes futaies, « Buxarias », en bord de « la Sarta », selon plusieurs Cartulaires, et Capitulaires ; s’étendait des portes du Mans, « Château royale du Gué Maulny », couvrait les « Bouches de l’Huisne », confluence de ce cours d’eau avec la Sarthe. Elle se développait pratiquement sans interruption jusqu’à Sablé, pour se raccorder à la Forêt de Malpaire, qui rejoignait la couronne forestière angevine.

De par sa situation géographique, comme nous l’avons écrit précédemment, La Suze a donc dès le IVème siècle avant notre ère été inclus dans le « Pagus Cenomanicus » - en clair le « Pays des Cenomans »*

* l’un des plus importants du peuple des Aulerques qui avait migré vers l’Ouest, et s’était installé pour les Cenomans dans la vallées de la Sarthe vers VIème/Vème siècle avant notre ère. Tandis que le peuple frère des Andes, poursuivait son chemin pour s’implanter dans la vallée de la Maine et la région d’Angers. Les Aulerques Ebuvorices avaient choisi la vallée de l’Eure, les Lexoviens, la vallée de la Touque, quant aux Diablintes, ils avaient préféré celle de la rivière Mayenne. Cette mitoyenneté, a d’ailleurs posé de très sérieux problèmes aux envahisseurs romains, puis à la romanisation.

Dans un esprit imprégnait de conciliations….? l’empereur romain Auguste, regroupa les Cenomans et les Diablintes, à la province romaine Lyonnaise, dont le gouverneur résidait normalement en cette ville. Cet éloignement , avéré eut pour conséquence de conforter un esprit d’indépendance très marqué, de ces peuples gaulois ; qui n’en avait absolument pas besoin. Vers le Vème siècle de notre ère, la civitas Cenomanum, et la civitas Diablintum furent incluses dans la IIIème Lyonnaise, avec comme métropole Tours.

À la lamentable désagrégation du prestigieux empire romain succéda les Mérovingiens, puis les Carolingiens aux destinées de la Gaule, qui avait évoluée vers la France. La province du Maine, agglomérant pratiquement les actuels départements de la Mayenne et de la Sarthe, fut divisés en régions dénommées conditae et vicarae. Il est possible de les identifier, avec toutes précautions qui s’imposent , quant à la paléographie des textes existants, et à leur interprétation.

En dépit de nos recherches, nous n’avons à ce jour trouvé aucune trace de La Suze, dans la « Quinte du Mans » ou banlieue du Mans, dénommée dans les actes anciens « illa Quinta » - Réf. La Vie de Saint-Bertrand - 586 à 616 ; Actus - 840 à 857. Si Sablé , ne figure pas, par contre nous avons découvert : Brulon - Briniacus en 814, Breniacus in Bruslondinse en 840-857.

En ce qui concerne les divisions ecclésiastiques, il ne faut surtout pas occulter, que l’évêché du Mans était suffragant de l’archevêché de Tours, lui-même dépendant de Lyon. Ainsi, le diocèse du Mans était divisé en doyennés. Avant 660 et en 837 - Réf. Actus p.184 et Gesta p.85 et 95 ; l’évêque du Mans était assisté de deux archiprêtres, et de trois en 1037 - Réf. Cartulaire de La Trinité de Vendôme - n°14.

Au XIIème siècle, on trouve des doyens ruraux à Beaumont - Brûlon - Ernée - Laval - Mayenne - Sablé - etc……Réf. Cartuaire Saint-Victeur p.19 ; Cartulaire de Saint-Vincent p.431 et 734 ; Cartulaire de l’Evêché n°97 - 102 - 103.

C’est en 1230, que l’évêque Maurice amputa le doyenné de Sablé, pour créé celui de Clermont. De remania les doyennés de Brûlon et de Vallon. En examinant les comptes de 1330, on découvre que pour la 1ère fois le nom de La Suze apparaît : 
- le doyenné de Vallon comprend 31 paroisses et 1 annexe,
- Amné - Athenay - Auvers-sous-Montfaucon - Bernay - Brains - Chassillé - Chemiré-le-Gaudin - Crannes - Épineu-le-Chevreuil - Fercé - Flacé - Longnes - Loué - Louplande - Maigné - Neuvy-en-Champagne - Pirmil - Rëze - Ruillé-en-Champagne - Saint-Benoît-sur-Sarthe - Saint-Christophe-en-Champagne - Saint-Germain de Noyen - Saint-Julien-en-Champagne - Saint-Pierre de Noyen - Saint-Pierre-des-Bois - Saint-Symphorien-en-Champagne - Souligné-sius-Vallon - La Suze.
- annexe de Roëze : Tassé - Tassillé - Vallon - Voivres.

L’examen de ces comptes, et de documents épars laissent à penser, qu'au XIIIème siècle La Suze, était une bourgade peu importante en population.

Nous retenons que La Suze est inséré avant 1790, dans la Circonscription judiciaire du Présidial du Mans par l’Edit de 1551 ; et de la Sénéchaussée de Château-du-Loir.

Le Haut-Maine / la Sarthe, étant un « Pays de Grande Gabelle », les habitants étaient tenus de s’approvisionner en sel, au lieux et aux prix imposés par l’Etat. On appelait « greniers à sel », les dépôts où l’on conservait et vendait les sels de la ferme des gabelles, et les tribunaux jugeant les contraventions relatives à ce produit.

La Suze était rattaché au Grenier à Sel de Malicorne - 16 paroisses ou lieux. 

Par Edit en juin 1787, enregistré au Parlement le 22 du même mois, le roi Louis XVI établit des « Assemblées provinciales » dans les pays d’élection. Celles des trois provinces de la Généralité de Tours, comprenaient chacune trente deux membres et deux procureurs syndics.

Le département de la Sarthe fut créé le 4 février 1790, par l’Assemblée Nationale, et ne fut organisé que le 8 mars suivant ; mais non définitivement. Il formait 9 districts divisés en 53 cantons. Le district du Mans, comprenait 10 cantons et 97 municipalités. Le canton formé à La Suze, comprenait initialement 10 municipalités dont : 
- Chemiré-le-Gaudin - Étival-lès-le-Mans - Fillé-Guécélard - Louplande - Parigné-le-Polin -Roëze - Saint-Benoit-sur-Sarthe - Spay - La Suze - Voivres.

La Constitution de l’an III ( 1795 ), adoptée le 5 fructidor ( 22 août 1795 ), supprime les districts et établit une administration municipale, avec des pouvoirs étendues pour les communes de 5.000 habitants, et plus. Les autres étant réunies en municipalités de canton. Le département de la Sarthe, se retrouva doté de 4 arrondissements de police correctionnelle, et de 55 administrations municipales. Ainsi, l’arrondissement du Mans, a été constitué du district du Mans et de celui de Sillé, comprenant 15 cantons et 127 communes, dont le canton de La Suze et ses 10 communes.

La loi du 28 pluviôse an VIII ( 17 février 1800 ), partage notre département en 4 arrondissements communaux de sous-préfectures, qui comprirent le même nombre de canton, que l’organisation judiciaire de l’an III, modifiée en l’an VI. En exécution de la loi du 8 pluviôse an IX ( 28 janvier 1801 ), un arrêté des Consuls de la République, en date du 13 brumaire an X ( 4 novembre 1801 ), fix le nombre des cantons et justices de Paix à 33, les arrondissements communaux /  sous- préfectures, restant inchangé et fixé en l’an VIII.

Lorsque nous nous sommes aventurés dans les deux voies ouvertes par Marie-Thérèse Morley - Docteur ès-lettres - maître de recherches au C.N.R.S. et R. Grandsaignes d’Hauterive - Agrégé de l’Université, nous avions présent à l’esprit que notre territoire national  : la France, s’était appelé en son temps  : la Gaule, et bien avant  : la Ligurie.

Lors des nombreuses lectures afférentes à nos recherches, il ne nous a pas échappé, que lorsque les Celtes / Gaulois envahirent par deux vagues successives la Gaule ; cela s’effectua une première fois,  au VIème/Vème siècle vers la fin de l’ âge du bronze, et la seconde au cours du IIIème siècle aux environs de -250 avant notre ère. Nous avons remarqué que les Ligures, avaient adoptés la quasi-totalité des éléments de la culture Gauloise, y compris le langage, et que les Gaulois au 1er siècle avant notre ère, en avait fait de même avec les envahisseurs romains. La période Gallo-romaine en est un exemple type, bien que cette assimilation a été pratiquement complète en zone urbaine, moins rapide en semi-urbaine, quant au milieu rural, ce fut plus long, et on assista à une intégration partielle du latin, certains mots gaulois furent plus ou moins latinisés. À l’époque mérovingienne, un processus identique se renouvela.

Ceci expliquant, cela l’intensité des vestiges à Allonnes, et la rareté par cercles concentriques, au fur et à mesure, de l’éloignement de la zone du Mans.

On en contrôle les effets, en consultant les polyptiques Carolingiens, les Cartulaires et les recueils des Chartes des abbayes de Saint-Vincent, de La Couture du Mans, de Saint-Aubin et du Roncerays d’Angers, de Marmoutiers de Tours, sans écarter ceux de Craon, Évron, Laval, e de Redon. Il en découle, que certains noms de lieux, sont issus de noms de famille, dont la racine est gauloise.

Recherches,

* - sur le nom de La Suze, dont l'origine, s'égare dans l'opacité des ombres du Passé,
Recherches sur le nom, et…..si possible son origine ; ce qui pourrait ouvrir des perspectives !

Après avoir compulsé la carte et de nombreux documents sur l’Archéologie du département de la Sarthe, nous avons acquit la quasi certitude qu’il n’y a pas eu de « voies romaines » dans cette région dudit département - Réf. Carte archéologique de la Sarthe - p.446 ; A. Voisin - 1852 - p.49 et 80 ; A. Bouton - 1947 - p.127 à 129. De ce fait, compte tenu que de nombreux scientifiques considèrent que les deux voies que nous avons évoquée au début de ce texte, sont des « voies de terre » antérieure à la période romaine, nous avons exploré au plus près les sources susceptibles de nous éclairer, sur le nom de « Suze ». 

Page 560 - chapitre XII, de l’ouvrage de Henry d’Arbois de Jubainville, nous avons trouvé :

- Avo-s est un suffixe gaulois qui a été employé pour la formation de lieux, ultérieurement après la conquête, il a été évidemment latinisé. Il a participé à la formation du nom gallois de « Llydaw » , et contribué à généraliser le nom primitif à toute la Gaule de « litavos », d’où me nom d’un homme gaulois « Litaviccus », qui après avoir un fidèle partisan de César, se rangea aux côtés de Vercingétorix, pour combattre farouchement le général romain - Réf. Grammatica celtica p.831  ; de Bello Gallico - VII ; 37 - 40 - 54. 

Dans le même optique, le nom gaulois de « Segusio », devenu en latin « Segusium », a donné le nom de « Suse » en Italie,, et « Suze » - Suze-Rousse en France.

SI, l’on se penche vers « Sigonce », et ses dérivés plus ou moins latinisé on découvre, pour :

- Aux Archives départementales 49 : une villae dépendante de l’abbaye de Saint-Aubin d’Angers, du nom de « Silviniacées / Siviniacus », qui pourrait dériver de « Sivisa ou de Secusa »  cité dans un diplôme du roi Charles le Chauve daté de 851 - Réf. Dom Bouquet - VIII ; 518b. Si l’on approfondi la recherche, Silviacus, orthographe de basse époque, est sujet à des interprétaions, mais dans tous les cas il désigne : dans un document Diplomata - t.I - p.209 ; l’évêque Bertrand ayant fait don en 615, d’un lieu planté des vignes à la Basilique de Saint-Germain. Évidemment, cette information, nous contraint à persévérer dans cette direction, pour si possible plus de précisions.

Médaille en bronze mérovingienne - CLOVIS 1er - Document B.N.F. de Paris

La légende de « Siviaco », selon la bibliothèque de l’ École des Chartes - A. de Barthélemy - t.XXVI - p.462 - n°599, se lit sur une monnaie mérovingienne.

* - Sus - suz au Xème siècle adverbe, également en ancien français préposions jusqu’au XVI ème siècle - signifie en sus - courir sus - bas-latin Süsum - pour susum.

Au Moyen Âge , XIIIème siècle, susee = interjection - incitation au courage ;

* - Hypocoristique de Suzanne, avec apocope de la finale ayant donné Suzéé, puis Suze

Le curieux maintien du « s », dans ce mot peut-être dû à l’ignorance du principe de composition du mot pour «  sus » ou au souci de conserver pour ce mot «  noble » une graphie caractéristique qui rappelle le grec « soûzon » , pluriel de « souza », qui a donné la ville de Suze en Italie.

Suza en grec veut dire intégralement « fleur royal » ou par analogie «  fleur de lys », selon Féraud en 1747.

Selon A. Dauzat et Ch. Rostaing - Suze est une émanation de Sigonce - en 1206 = Segoncia - pré-gaulois et gaulois - seg au sens de montagne, de surélévation avec le suffixe pré-latin -unt-ia.

Page 560 - chapitre XII, de l’ouvrage de Henry d’Arbois de Jubainville, nous avons trouvé :

Avec suffixe gaulois -usa, Secuza de 1035 à 1055 ; Sausie en 1146 ; suza en 1146 et en 1387 ;  Suza en 1162 ; saussie en 1163  et Suze en 1163 dans un autre différend ; Seuza en 1178 ; Secusia et Sigonce cité en 1206 ; segoncia et «  castrum secuzia » en 1178 . Nous découvrons «  seuza en 1162 » ; «  suzetta en 1246 » Interjection cité au Xème siècle, cité dans le Cantilène de Sainte-Eulalie 

Il apparaît que la nom de La Suze, a été celui d’une personne, devennu d’une famille, transmissible / un patronyme, qui par alliances, par mariages, par successions, se trouva associé aux plus grand comme la Maisson de Craon, la Maison de La Ferté-Bernard, la Maison de Laval, puis Laval-Montgomery ; avant de le communiquer à un lieu placer sur kla rive gauche, et en bordure d’une grande rivière nommée : Sarthe. Suze-la-Rousse, est étagé sur la rive gauche d’un cours d’eau nommé : Lez.

Haut d'un acte mérovingien du VIIIème siècle, peut-être du VIIème - Reproduction collection privée.

Conquêtes de la forêt, mais surtout des terres aptes à produire….

L’Histoire est omniprésente, dans l’historiographie de La Suze…..

L’Abbé Voisin dans les Cenomans anciens et modernes, à la p.134, dom Paul Piolin dans ses Actes, évoquent à l’anéantissement de l’empire Romain, cinq « villae », dont celles de Chauffour et de Voivres, dans notre plus proche région. Au commencement du VIème siècle de notre ère, le sort de la villae de Voivres, qui appartenait encore au fisc, apparait déplorable  : les constructions en ruines, tandis que les champs sont reconquis par la forêt avoisinante. Le roi franc du Mans y chassait l’auroch.

Au Vème siècle, à l’époque Mérovingienne, les successeurs de saint Liboire, trois villae, maltraitées, ravagées, furent rendues à l’épiscopat du Mans, et purent bénéficier de tous les avantages que procurer d’être intégrées dans les biens appartenant à l’évêché. Au regard, de l’ensemble de l’actuel département de la Sarthe, à la chute de l’empire romain, l’évêché du Mans avait acquit une tel puissance, que l’idée, de préserver son patrimoine, sous la forme d’un fief, dans celui du comté du Mans, est apparu. Cela s’appela «  la Quinte ».

Sous l’épiscopat de saint Innocent ( 532 à 543 ), éclata un mouvement religieux qui devait deux siècles, le Maine se couvrit d’abbayes, de prieurés, de chapelles, d’établissements hospitaliers. Si les uns se fixèrent en divers endroits en bordure de cours d’eau, d’autres choisirent les rives de la Sarthe, et plus particulièrement la rive droite ; privilégiant les solitudes, les lieux intensément boisés. Le second successeur de ce Saint, saint Domnole ( 560 à 583 ), fondateur de l’abbaye de Sain-Vincent du Mans, avait choisi de l’implanter à l’Orient de cette cité, sur un lieu élevé, fortifié, offrant une protection aux hommes, et un refuge pour les âmes. 

En 987, l’analyse de nombreux documents tant aux A.D.72, qu’à la Médiathèque du Mans et à la B.N.F. de Paris, nous dévoile que la féodalité dans le Maine, était solidement installée. Le pouvoir central apparaît comme annihilé, les ducs et les comtes, ne sont plus des officier révocables. Leurs fonctions sont devenus viagères, puis héréditaires. Ils jouissent de tous les pouvoirs régaliens.

Chroniques III, des rois mérovingiens - Document de la B.N.F.de Paris.

Dans le Haut-Maine, les guerres entre les fils de Louis 1er dit le Pieux, dit le Débonnaire, fils et héritier de l’empire de Charlemagne ; sont d’horribles déchirements. Guerre entre les rois et leurs grands officiers, font rages. Luttes sanglantes entre ceux-ci, chacun veut se tailler les plus grands possessions territoriales aux dépens de ses voisins. Tout était réuni, pour favoriser les raids dévastateurs des « nord’mans - hommes du Nord », ces pirates scandinaves, que certains dénommaient « vikings ».

L’opacité qui plane fréquemment sur l’origine des châtellenies, la confusions qui règne sur les droits seigneuriaux au XIème siècle, l’ambiguïté qui s’étend sur la qualification du titre de seigneur, si nous nous référons au Traité des fiefs de Loyseau ; cela nous incite à très grande prudence, associée à une certaine réserve. Si de nombreux documents plaident en faveur de l’immutabilité du système féodal à certaines époques de l’Histoire, il en est tout autant, pour révéler que le système fut atteint et même dépassé dans certains cas.

Nous pensons, que dans le cas de La Suze ; que des seigneurs de ce nom, appartenant à une Maison portant ce même nom, qui se sont succédés, usant d’un privilège, nous ne contestons pas l’existence. Ils ont  été le/les constructeurs dans le temps, et propriétaires du château-fort qui s’était élevé en cet endroit. Toutefois, une réserve s’impose, à ce jour nous n’avons trouvé de Charte notifiant un meum castellum susa.

Dans l’édification de la Province du Maine, l’octroi d’une terre….d’un fief en récompense, d’une fidélité sans faille, et d’une bravoure à toutes épreuves.

C’est au IXème siècle que l’empire de Charlemagne, fut réellement divisé en comtés. Si Gesta consultum Andegavorum, et une Charte de 929 mentionnent un Igelger comme père de Foulque 1er dit le Roux, comte d’Anjou, l’Abrégé chronologique des Grands fiefs de la Couronne de France nous donne en 879 - Tertulle, comme père de Igelger - en 898, et Foulque Ier en 915. Or, un malentendu s’instaura très tôt dans l’esprit des comtes d’Anjou, pensant que le Maine, était ou devait être intégré à l’Anjou. Cette opinion perdura pendant des siècles.

Il est évident que le Maine, placé à la lisière orientale de l’imposante et turbulente Bretagne du IXème siècle et Xème. Le Maine étai véritablement la charnière stratégique entre l’Anjou expansionnisme, et la Normandie comté, devenue duché ; situation pour notre province, particulièrement scabreuse. Les comtes du Maine, Rotger, puis sont fils Hugue Ier, comte du Maine de 900 à 939/955, puis son fils Hugue II, comte du Maine de 939/955 à 990, puis son fils Hugue III, comte du Maine de vers 960 à 1015, son fils Herbert 1et dit Eveille Chien lui succédant à cette, jusqu‘au 13 avril 1036. Tous les documents que nous avons compulsés s’accordent sur le fait que Rotgers, et ses descendants Hugue I, II, et III à Herbert, arrière-petit-fils, eurent à lutter en permanence, non seulement contre les ennemis extérieurs bretons, angevins, bas-normands ; mais également contre ceux beaucoup plus sournois, plus feutrés de l’intérieur. Les vicomtes du Maine, de Beaumont, plus ou moins assujettis aux comtes d’Anjou, les évêques du Mans issus des de Bellême, comme Sigefroi de 960 à 995, et Avesgaud de 995 à 1035, agissant, complotant pour les intérêts des de Bellême, mais en arrière-plan pour les comtes/puis ducs de Normandie.

Pour Hugue II, son fils Hugue III, et son petit-fils Herbert 1er, les amis , le dévoués fidèles se comptaient, c’est ainsi qu’apparurent des hommes venant de Château-du-Loir, de Sablé, de Craon, un peu plus tard, La Ferté-Bernard, de Laval etc…. eux-mêmes accompagnés de chevaliers, de cavaliers, d’écuyers, d’hommes d’armes, qui formèrent l’armée comtale, citée dans de nombreux documents sous le nom de « Manceaux ».

C’est ainsi que la châtellenie de Château-du-Loir se vit attribuée pour bons , loyaux services un vaste territoire limité au Sud par la rive droite du Loir, et au Nord, par larive gauche du Rhoone, jusqu’à sa confluence avec la Sarthe, puis la rive gauche de celle-ci, après ce lieu, jusqu’à la limite avec l’Anjou-Brisarthe. Le seigneur de Château-du-Loir était vassal du comte du Maine. - « ……du Chasteau-dou-Leir, inféodé par Hugue III, comte du Maine, avant 1006.…. ».

Un fief…..une châtellenie se profil…..

Il faut placer, à la fin du IXème siècle, ou au début du Xème, la transformation de la conditae, en une seigneurie. Le nouveau site fut un castrum, déplacé vers l’Occident, dans une boucle de la rivière Sarthe, bâti sur une élévation de la rive gauche ( +70 m. ), et prit le nom du seigneur qui s’y installa. Pouvant intercepter les individus qui circulaient sur les deux chemins remontant vers Le Mans, où se déplaçant sur le grand cours d’eau. À l’Est, au Nord et au Sud s’étendait la forêt de Longaulnay. La construction d’une chapelle, adjacente au château fort, contribua fortement a augmenter le nombre de résidents avoisinants. Les raids des vikings, des Bretons, des Angevins, les incitèrent, à quitter, le centre de leurs exploitations, et se placer sous la protection d’un donjon solidement fortifier, entouré partiellement de la rivière et d’un fossé, à l’ombre de palissades, puis de murailles résistantes. Il faut admettre que les moyens pour créer, et faire se développer une ville, étaient non négligeables, parmi ceux-ci la création d’un marché, puis d’une foire.
Dans  le même siècle, on vit se développer l’Oizeais et le Bélinois.

Selon Hozier et si nous nous référons aux Registres de la Noblesse de France, nous pouvons écrire :

* - Louis-Hubert de Champagne-La Suze, né le 20 février 1704, représentant la branche aînée des Champagne-La Suze, a reconnu la branche des seigneurs de Morsains, comme étant issue, après l’avoir très longuement précisé dans un article généalogique. Cette branche s’est elle-même subdivisée en six autres branches.

Ainsi, selon Laboureur, la branche de Cahampagne au Maine, plus connue sous la dénomination de Champagne-La Suze, tire son origine de Hubert, appelé dans de nombreux actes : Arnailto ou Arnault ( vraisemblablement Arnault - latinisé ). Il épousa Eremberge de Vihiers, avant 970, fille ou sœur de Albéric de Montmorency, que Geoffroy 1er dit Grisegonelle surnom ( signifiant manteau gris -né vers 938/940, tué au siège de Marçon en 987 ), comte d’Anjou, son cousin, qu’il ramena dans le Maine en la dotant de la terre de Vihiers.

Cet Hubert, installé dans le Haut Maine, fut le troisième aïeul de Hugue 1er du nom, seigneur de Mathefélon et de Champagne / La Suze , dont le second fils, Brandelis prit le nom de Brandelis de Champagne-La Suze, le transmettant à sa descendance.

La branche des Champagne-La Suze, et de Parcé, s’est fondue par mariage au XVIème siècle, avec la Maison de Châteaubriand-des-Roches-Baritaut ; celle des comtes de La Suze faute d’héritiers mâles, s’est éteinte en 1694.

Les comtes de La Suze, marquis de Villaines ont donné à la France ( au royaume de France ) : deux chevaliers du Saint-Esprit en 1589 et en 1599 ; des Sénéchaux et des Gouverneurs  des pays d’Anjou et du Maine ; des chambellans de plusieurs rois ; des capitaines de cinquante et de cent hommes d’armes ; un Maréchal de camp mort en 1636. 

La Maison de La Suze, se trouva accolé par des alliances, des mariages, et des successions à de prestigieuses, et tèrs importantes famille, comme : les de Beaumanoir-Lavardin ; les de La Chapelle-Rainsouin ; les Le Clerc de Juigné ; les Clermont-Gallerande ; Les Gironde ; Goyon de La Moussaye ; les Laval-Bois Dauphin ; les Laval-Lezay ; les Laval-Loué ; les Mathefélon ; les Melun-Normanville ; les Montgommery ; les Rochechouart ; les de La Rochefoucault-Roy ; les Saint Gelais ; les Talaru-Chalmazel ; les Tellier de Courtavaux ; les Tucé ; les Vieux-Pont ; etc….

* - Féodalité & châtellenie de La Suze,

Acte daté de 1025, châtellenie de Château-du-Loir, si le support papier, à partiellement souffert de l'humidité, l'encre par contre n'a pas résisté - Reproduction du document authentique - Collection privée.
Recherches sur la : féodalité & la châtellenie de La Suze.
Recherches sur le nom, et…..si possible son origine ; ce qui pourrait ouvrir des perspectives !

Dans un acte de 1051, du Cartulaire de Château-du-Loir, Herbert de La Suze, et Gervais de Château-du-Loir restitue à Hélinand le biens qui lui avaient été confisqués par Gervais, avant 1060 - « ……quando recuperavit per Gervasium de Castello Lid et per Herbetum de Secusa honorem suum quem Gervasius archiepiscopus sibi abstulerat…… ».

En 1075, six ans après la fondation du Prieuré de Malicorne, Gaudin II de Malicorne, sa femme Basilie, de la Maison Fessard, et leur fils aîné, voulant participer aux donations, passa un accord avec Raynaud , seigneur de La Suze, deux arpents de pré, un jardin et une maison proche du hameau de La Tremblay, de l’autre côté de la Sarthe.

En 1093, alias 1097, Foulque Fessard tomba malade à La Suze, soigné avec attention, il guérit.

Publié dans le Cartulaire, in extenso - réf. n°1175, un acte daté du 27 mars 1331, par lequel  Marie, épouse de Charles d’Estouteville, est la fille de Jean de Craon-La Suze.

En 1336, personne ne pouvait penser qu’en 1366, trente ans plus tard, les descendants de Jeanne la Folle, seraient les plus proches héritiers directs de Jeanne la Sage. Lors de la décision, véritable sentence prononcée par Olivier de Clisson, nous restons dans le vague  : Guy de Laval, issu de Jeanne la Folle, et Jean de Craon - La Suze, descendant d’une sœur de Girard-Chabot III *, firent appel au Parlement de Paris ; pour savoir lequel des deux était l’héritier et bénéficier de tous les biens de Jeanne la Sage. Le Parlement, n’eut pas à statuer, car en 1404,  Guy de Laval, ayant épousé Marie de Craon, fille de Jean de Craon - La Suze, le 24 juillet 104, le nouvel époux recueillait une partie du patrimoine de celle-ci, et un peu plus tard les droits de la Maison de Retz, qu’ils transmirent à leur deux fils : Gille Laval-Retz, le trop célèbre Maréchal de France, et son frère René de Laval-La Suze.

* - Girard-Chabot II, avait eu de sa seconde épouse, Jeanne de Craon, outre un fils, Girard-Chabot III, une fille, Euustachie, qui épousa Jean de Coché, qui sur la fin de sa vie fut connu sous la dénomination de Jean de Machecoul ; père de Girard de Machecoul, époux de Aliénor de Thouars. De cette union naquit Louis de Machecoul, qui de Jeanne de Bauçay, eut une fille Catheriene de Machecoul, seconde femme de Pierre de Craon-La Suze - Réf. Maison de Craon - II , 57 ;  Cartulaire de Laval - XIII - 1295-1333.

C’est ainsi que les descendants de Foulques, sixième fils de Guy IX de Laval, se trouvèrent à fonder le rameau des Laval-Retz.

Le Cartulaire de Laval - n°626, nous dévoile que le 25 octobre 1335, de La Suze, que par lettres, le roi Philippe VI de Valois, autorise le don au Chapitre d’Angers de dix livres de rentes que Guy de Laval, évêque du Mans, possédait à la Flèche - Réf. A.N. de Paris - JJ.69 , 273.

Le 27 octobre 1335, lettres du comte du Maine, adressée de La Suze, pour le même sujet - Réf. A.N. de Paris - JJ.69 , 273 bis.

11 mars 1338, contrat de mariage entre uy XI de Laval, et Isabeau, fille ainée de Maurice VII de Craon ; avec accord de Pierre de Craon,  seigneur de La Suze, vicomte de Beaumont, et son frère consanguin Guillaume de Craon pour une partie et Guy de Laval pour l’autre - Réf. Maison de Craon - tome I, p.360.

Page 596 recto du Cartulaire de Craon - Document collection privée.

Guy X de Laval, accompagna le roi, Philippe VI de Valois, dans son expédition destinée à faire lever le siège de Tournay. C’est de La Suze, le 18 juillet 1345 ( et non 1340, comme indiqué dans beaucoup d’ouvrages par erreur )que le roi délivra dans divers ouvrages un mandement à Guy X, relatif à une imposition de quatre deniers par livre pendant une année, sur les sujets du sire de Laval, du vicomte de Beaumont.

Datation, le 18 juillet 1345, de La Suze, par mandement le roi Philippe VI, sollicite Guy X de Laval, au vicomte de Beaumont, au sire de Mathefelon, à Geoffroy de Beaumont, et à plusieurs autres seigneurs, l’autorisation de prélever dans leurs fiefs respectifs, une levée de quatre deniers par livre - Réf. A.N. de Paris - MM.746 , 285.

La prudence nous incite, à nous reporter aux références de la présence du roi à La Suze, sont à analyser dans les documents des Archives Nationales de Paris sous les codes : JJ.75 - 391 - 395 ; autres réf. Il est signalé à Sablé JJ.75 , 543, 586, 588, 593,  

Datation, août 1345, La Suze, lettre de Philippe VI, faisant don à Rasses de Laval, de ce que Jean de Montfort, possédait à Saint-Père-en-Retz - Réf. A.N. de Paris - JJ.75 , 231 -CCCLXXIV.

Nos sommes dubitatifs, selon certains autres textes, Philippe VI de Valois roi de France, était en 1341 dans le Gâtinais, et non en Anjou-Maine-Touraine…? en mai 1345, ce même roi était à Chartres, et à Nogent-le Rotrou, et en juillet à Beaufort-en-Vallée…?

Amaury IV de Craon-La Suze, le 8 septembre 1369, donne de son château à La Suze un mandement aux trésoriers des guerres de solder les gages de divers chevaliers qui, sous ses ordres ont combattu vers Saint-Sauveur-le-Vicomte ; sont cités Guy de Laval-Loué, pour lui trois chevaliers et seize écuyers ; Brumor de Laval, deux autres chevaliers, vingt écuyers, et quatorze archers - Réf; dom Morice - i , 1633.

Dans le partage des biens de Gaucher de Châtillon et de Marie Guines-Coucy ; Jeanna épouse de Pierre de Craon, reçoit Rozoy-en-Thiérache ; Resnes-en-Brie ; Brécy-en-Brie et Sergines - Réf. Notes du Trésor généalogique.

* - Pierre de Craon, sire de La Suze, 3ème fils d’Amaury III, et de Béatrix de Toucy, mort le 19 novembre 1376 - Obituaire des Cordeliers.

Pierre de Caron, connu également sou le nom de Pierre de La Ferté-Bernard, était le IIIème fils de Guillaume I , il était seigneur de Brunnetel, de Rosoy, et de La Ferté-Bernard.

Les Cartulaires de La Couture et de l’Épau, nous apprennent qu’en 1378, que Guillaume de Craon, était seigneur de La Ferté-Bernard,  et son épouse Marguerite de Flandre

* - Pierre, est le troisième des fils d’Amaury III, est connu comme seigneur de La Suze ; mais avant de lui appartenir ce fief de La Suze était passé dans les mains de son  aîné Amaury IV, sire de Champtocé. Celui-ci, qui était majeur en 1333, donc fils aîné, à la mort de Béatrix de Roucy leur mère. Béatrix avait reçu ce fief de La Suze en 1311, en donation de sa grand-mère. Le décès de son grand père Amaury III, fit de Pierre de Craon-La Suze,  seigneur de Chantocé/ Champtocé et de Ingrande, le 7 mai 1334.dont il était propriétaire selon le Cartulaire de Craon - n°439 - 441 et 481 ; et in extenso les n°820 et 821.

Pierre de Craon, devint la branche maîtresse de la tige Craon-La Suze * 

* - Il semblerait que Pesche, ait confondu Pierre de La Suze, fils d’Amaury, avec son neveu du même nom fils de Guillaume I, qui fut d’abord connu d’abord comme seigneur de Rozoy, puis comme seigneur de La Ferté-Bernard. Il ne faut pas comme dom Paul Piolin ( Histoire de l’Église du Mans - V - 18 ), qui a fait de Pierre de Craon, l’assassin de Clisson.

Page 596 - verso du Cartulaire de Craon - Document collection privée.

Il fut marié deux fois : 1ère fois avec Marguerite de Pons, puis avec Catherine de Machecoul. Ce 1er mariage de Pierre de Craon, par celui-ci, il fut le troisième mari de Marguerite de Pons, avant lui elle avait été mariée à Pons de Mortagne, vicomte d’Aunay, puis d’Échivard et de Chabanais. Ce détail est précisé par un Arrêt du Parlement de Paris en date du 28 juillet 1354 ; qui donna gain dee cause à Pierre de Craon-La Suze Co,tre son beau-père, de Pierre de La Suze, qui fut tué à Poitiers - Réf. Froissard - édition Luce, V, XIV ; A.N. de Paris - JJ,85, 128.

Ce 1er mariage de Pierre de Craon-La Suze, et antérieur au 31 janvier 1347, car les droits éventuels de Marguerite de Pons, sont spécifiés dans les accords passés sur un douaire de Marguerite de Pons sur Briolay et Pressigny, entre Amaury IV, et ses oncles, Pierre de Craon-La Suze et Guillaume de Châteaudun - Réf. Cartulaire de Craon n°820 - 821. C’est tout ce que nous avons découvert sur ce mariage, sans héritier.

* - Le 13 janvier 1372, Amaury IV, sire de Craon est lieutenant et chef de guerre du royaume, capitaine de Touraine - d’Anjou et du Maine. Mort le 30 mai 1373, à 466 ans, sans héritiers légitimes. Avec lui s’éteignait le dernier mâle de la dernière branche aînée de Craon ; et l’héritage tombait aux mains de sa sœur Isabelle, épouse de Louis de Sully.

Amaury IV, en réalté laissait deux bâtards, nés de mère inconnue (  Pierre bâtard de Craon ), et Jeannette , femme de Thibault de la Devillière.

* - Pendant longtemps dans l’Histoire de Craon, on ne trouve que celles des branches cadettes. Les de Craon après le XVème siècle, ne descendent de l’ancienne Maison de Craon, uniquement parce que Jean de Beauvau, avait retenu de sa mère en 1421 ( branche-Craon-La Suze ).

* - Guillaume Ier de Craon, ne fut pas seigneur de Sainte-Maure, mais vicomte de Châteaudun, époux de Marguerite de Flandres. De cette union naquit 8 enfants.

Un acte des A.D.53 en date du 21 juillet 1368, nous dévoile, que Pierre de Craon-La Suze, était à cette date mariée en secondes noces à Catherine de Machecoul, comte tenu des éléments glanés dans d’autres documents de la même liasse, nos pensons que cette union pourrait remonter entre 1355 et 1361. Jean, l’aîné de leurs enfants était majeur en 1382, ce qui devrait fixer la date de sa naissance aux environs de 1362.

Un acte daté du 13 février 1403, à Paris, Jean de Craon-La Suze et Guy de Laval-Retz mettent fin à leurs rivalités dans la succession de Jeanne de Retz, par le mariage de Guy avec Marie fille de Jean de Craon - Réf. Cartulaire de Retz - 250.

Acte du 17 février 1403, accord établi entre Jean Craon-La Suze et Guy de Laval-Retz ; les droits de Jean de Craon-La Suze sont réduits à un tiers de la succession, ayant abandonné le reste dans la dot de sa fille Marie, fiancée à Guy de Laval-Retz - Document des Archives du Parlement - Original A.N. de Paris - Xic - 87b , 248.

Acte de Chantocé, daté du 24 avril 1404, par lequel Jean de Craon, seigneur de La Suze et de Chantocé, chargent des Procureurs de soumettre au Parlement l’accord passé entre lui et Guy de Laval-Retz le 17 février 1404 - Réf. Original A.N.de Paris - Xic 87b, 249. Le 2 mai 1404, Homologation par le Parlement de l’accord intervenu entre Jean de Craon, seigneur de La Suze, et Guy De Laval-Retz - Réf. Original A.N. de     Paris - Xic 87b - 247.

La Suze,
un nom…..bordé de mystères !

C’est en explorant plusieurs dictionnaires de langues anciennes, dites «  mortes », que nous avons découvert un semblant de « piste…..? » À l’origine du nom Suze.

Le Suéves alliés au Lombard, participent aux « grandes Invasions de l’Empire Romain dès -375 av. notre ère ». Ils ont communiqué un nom à une rivière de Champagne : la Suize.

Nous découvrons également qu’en bas-vieux-Germain : CI et CU, se prononce Si et Su, désigne comme en Celte/Gaulois : eau profonde .

Force est de constater, que l’organisation du système féodal précisée dans les capitulaires, s’est installée au détriment, puis par l’effacement des anciennes institutions. Nous pensons, en fonction de nos analyses personnelles : que les seigneurs ordinaires « minores vavasseurs », sont pour la plupart les constructeurs et les propriétaires des château-forts érigés au Xème et XIème siècle ; dont-ils ont pris le nom. Ils sont en principe indiqués dans une Charte sous la dénomination « meum castellum », mais la prudence nous incite à approfondir pour ne pas assimiler une concession usufruitière, un bénéfice octroyé à titre d’office, sorte d’inféodation citée dans la coutume locale sous le non de fief-jurable ; et non une propriété réelle et patrimoniale.

Les documents que nous avons utilisés , émanent d’annales monastiques, et développent avec suffisamment de précisions les rapports entre les premiers châtelains, et les religieux des principales abbayes. Ainsi, nous avons connaissance d’un Gaudin de Malicorne, ier du nom, dénommé sur des actes « vetutus = le vieux », qui épousa Hildeburge, l’aînée des filles de Hamelin de Château-du-Loir ; dont la sœur cadette Rotrude se maria à Guy de Laval, 2 ème du nom. C’est une notice très détaillée adjointe au Cartulaire de Saint-Aubin, qui nous apporte des précisions, sur ces unions. Cependant aucune date, n’y est  citée, toutefois par déduction, nous pensons, qu’ils furent célébrés avant 1041, date où les églises de Bousse figurant dans la dot de Rotrude, et l’église d’Arthezé dans celle d’Hildeburge, furent réintégrées dans le bénéfice de Saint-Aubin.

En 1056, Geoffroy Martel, comte d’Anjou, ayant étendu son influence sur le Maine, plus particulièrement le Haut-Maine /Sarthe, convia à Angers tous les grands seigneurs de ses comtés ; dont Gaudin de Malicorne, déjà vu. Dans une Charte de ratification en 1060, sous l’abbé Otebrand,  aux côtés de Jehan de Malicorne, petit-fils du précédent, apparaît comme témoin un Hubert de Champagne, fils de Hubert Rosarius, seigneur de Duretal - Réf. Cartulaire original du Prieuré Gouits ; Cartulaire de Saint-Aubin d’Angers - folio.93 verso - collection D.H. n°575 ; Cartulaire de Saint-Pierre-de-la-Cour.

Le seigneur, en sa qualité de justicier, percevait dès l’année 877 : du droit de Tonlieu, du droit de Péage, le Giste, le Guet, des droits de Marché, de Halle, et de Pêche, etc…..Réf. Articles du Polyptique d’Irminon.

Est le droit de Tonlieu : « telonium » - qui frappait la navigation sur la rivière Sarthe. Ce droit se subdivisait en plusieurs autres : le passage - les arrivages - l’abordage  pour les bateaux ; le déchargement et l’entrepôt pour les marchandises. La banalité sur les rivières navigables, qui figurait dans les Cartulaires de certaines abbayes, et plus particulièrement ceux édictés pendant le règne de Charles le Chauve, existaient dès les premiers temps de la monarchie.

Du temps de Haimon de Château-du-Loir  ( 995 à 1035 ), sont cités comme forteresses : Vaux - Belin - Mayet - Outillé.

Dans une Charte de date imprécise, vers 1064, de Guillaume de Normandie, futur «  le Conquérant », en faveur de l’abbaye de Saint-Vincent, figurent comme témoins : Radulfus, vicomte du Maine - Robertus de Château-du-Loir, et son fils Gervais et Rainalfus de Secusa ( La Suze ) - Wulgrinus, évêque - Réf. Charte de Saint-Guingalois - n°319.

Dans un recueil d’actes divers, et dispersés, datés de 1051 à 1110, nous découvrons :
- Hélinand, étant rentré, grâce à la médiation de Gervais de Château-du-Loir ( évêque Gervais ), et de Herbert de La Suze - « quando recuperavit «  per Gervasium de Castello Lid et per Herbertum de Secusa honorem « suum quen Gervasium, archiepiscopus sibi abstulerat «  ; reprend possession de tous ses biens qui lui avaient été enlevés, approuve et maintient tout ce qui avait ét fait autrefois en faveur de Saint-Vincent ».
Témoins , Raherius, fils de Mathefredus  ; Robert de Monte-Acuto ; et son frère Girard ; Hervé de Tresson ; etc….Réf. Carutlaire de Saint-Vincent n°229.

Cette analyse de 372 feuillets, gourmande en temps, nous a permis d’atteindre partiellement notre objectif, en recourant une nouvelle fois, en confirmation aux l’incontournables Cartulaires de Château-du-Loir - de Saint-Victeur, de Saint-Vincent - du Cogner - de La Couture et à quelques Chartiers.

Dessin de la cathédrale Saint-Julien du Mans et des fortifications au XVIème siècle - Document collection privée.

mis à jour le 21 novembre 2017 

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